Dans une ville dense comme Schiltigheim (4040 habitants/km2 - plus forte densité du département), les jardins familiaux constituent un poumon vert précieux et apportent à de nombreuses familles un espace de loisirs et de ressourcement vital. Dans une commune de tradition ouvrière comme Schiltigheim, où actuellement une fraction de plus en plus importante de la population est confrontée à des conditions économiques difficiles, la culture de ces parcelles de jardin permet en outre à des familles modestes d'accéder à des légumes et des fruits frais et de s'assurer une certaine autonomie alimentaire.
Aussi était-il inacceptable de voir fleurir à la fin de l'année 2009 et au début de 2010 des affichettes de la Ville de Schiltigheim annonçant à certains locataires de jardins familiaux qu'ils allaient devoir renoncer à leur jardin.
Le petit lotissement de jardins rue St Junien (la Colonie) était destiné à disparaître pour permettre l'extension de la zone artisanale. La vingtaine de jardiniers concernés étaient effondrés. Certains cultivaient leur terrain qu'ils avaient eux-mêmes défriché, depuis 30 ans.
Près de la rue de Marlenheim, la réorganisation au cordon prévue par la municipalité, sans concertation avec les jardiniers et sans prise en compte de l'existant (arbres vénérables, rosiers anciens, etc.) allait détruire des années de travail et de souvenirs, pour un quadrillage du terrain certes mathématique et rigoureux mais auquel il faudra plusieurs années de travail pour redonner une âme.
Mon intervention - à 3 reprises - aux côtés des deux groupes de jardiniers a permis d'arrêter le processus décidé unilatéralement à la mairie. Les jardiniers ont finalement été entendus et leur travail pris en compte. Les jardins ont été sauvés!
Le nettoyage des secteurs à l'abandon ou utilisés de façon sauvage par la Ville de Strasbourg puis par Schiltigheim a permis de réaliser des parcelles supplémentaires, ce que je salue, sauf que l'on aurait pu être moins radical dans le nettoyage: les vieux noyers arrachés manquent cruellement dans le paysage, les oiseaux sont allés nicher ailleurs.
Cependant je me félicite de la réalisation du Parc des Oiseaux qui offre enfin aux familles de ce secteur un espace vert public de qualité.
Je rappelle néanmoins que si je n'étais pas intervenue au début de mon premier mandat, en 2001, pour m'opposer à une modification du POS - approuvée par l'actuel Maire et plusieurs élus de sa majorité, ce sont 2 immeubles qui occupaient cet espace...
